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Little boat

Il s’agit ici d’une série de peintures à la bombe sur du papier couché de 20 × 30 cm, qui s’articule autour de trois problématiques. D’une part la création de formes et de signes simples, significatifs, souvent figuratif, dans les contraintes qu’impose la technique du pochoir. Les formes ne comportent donc pas de trous, peu de longue partie flottantes, qui pourraient se tordre ou se déchirer. Les formes suggèrent des formes présentes dans un paysage, plutôt aquatique, ou en relation avec une petite embarcation, agrémenté si possible de la symbolique du voyage ou d’une traversée. Le tout pris très librement.


Chaque image est construite en combinant plusieurs pochoirs, l’ordre est important, la palette de couleur et les textures utilisées également. Ainsi, même si les formes en elles-mêmes sont déjà produites, l’effort et la recherches se décale à une autre étape du processus. C’est ce partage des préoccupations qui rend la pratique libératrice. La première étape est la création de formes sans trop se poser la question d’un contexte, la forme seule est l’objet de la création, sa taille, son rythme, son sens. Qu’est-ce qu’une forme et comment elle se compose est alors le seul objet de l’attention.
La composition générale de l’image étant souvent une occupation haute ou basse de l’image, on se concentre sur des pochoirs de ce type. Comme ils recouvrent souvent une même surface, la partie haute de l’image, ils pourront se combiner sans trop de difficulté. Toutes les formes composent un dictionnaire dans le lequel on va pouvoir piocher pour composer une image, un sens, éventuellement une partie d’une histoire. Elles se combinent bien entre elles puisqu’elles partagent une même stylistique de formes simples qui leur est dictée par les contraintes du pochoir sur un petit format.
Cette alliance d’un thème étendu et d’une technique combinatoire forme une série d’images dont certaines caractéristiques se retrouvent de l’une à l’autre. Le motif du bateau n’est pas le seul à se répéter, certaines formes reviennent ici et là, combinées avec d’autres couleurs et des formes différentes à chaque fois. Ces combinaisons variées créent des sens différents. Cette caractéristique fait que chaque image répond d’une manière ou une autre à plusieurs images dans l’ensemble des images de la série. L’ensemble des images peut-être considéré comme une séquence à construire, une entité en soi, qui est libre de s’organiser de plusieurs manières possibles en favorisants tel ou tel lien entre les images. Si chaque image est un objet, l’ensemble des images en est un autre, qui contient plusieurs variations et plusieurs compositions, éventuellement même, plusieurs sous séquences.


Les variations que l’on retrouve au niveau de l’entité image, par les combinaisons des signes, des formes et des couleurs, se retrouvent en principe dans l’entité plus large qui est la séquence. Ainsi, libre aussi à cette échelle de faire varier l’ordre et les juxtapositions d’images.


Dans cette série, la composition des images se fait par combinaison d’éléments tiré dans un dictionnaire. La difficulté se décompose en deux phases, la création du dictionnaire et son utilisation. Le principe ne semble en revanche valable que dans l’objet de séquence et c’est là qu’il prend réellement toute son ampleur.

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